Avec Thérèse de Lisieux,
retrouver la force d’espérer
février 2024
« Je ne me décourage jamais, je m’abandonne dans les bras de Jésus. »1
La « petite voie bien droite » de Thérèse de Lisieux peut-elle nous entrainer à retrouver la force d’espérer quand le monde (celui que nous habitons, ou celui qui nous habite intérieurement) semble n’être que misère et chaos ? Thérèse, avec les pétales de roses qu’elle a promis de faire tomber sur la terre, peut-elle nous aider à ne pas désespérer ?
Ne nous y trompons pas ! Derrière l’image fleur bleue que nous avons souvent d’elle se cache une guerrière.2 Son combat à l’ombre du carmel qu’elle rejoint à 15 ans, peut nous paraître sans commune mesure et bien éloigné de celui que nous avons à mener dans la complexité de notre quotidien. Pourtant, elle a tant à nous dire.
La courte vie de Thérèse a été marquée par l’épreuve et le combat. Que fait-elle au cœur de la tourmente ? Elle se tourne résolument vers le cœur brûlant d’amour de Jésus. En tout, elle compte sur lui, elle compte avec lui. Elle ne se laisse pas détourner de cette assurance fondamentale :
« Il nous a aimés d’un amour éternel » (Cf. Jr 31, 3).
En tout, elle cherche à accueillir cet amour infini et à y répondre dans les moindres actes du quotidien, en aimant. Et, cela, jusque dans les ténèbres intérieures qui l’habiteront les 18 derniers mois de sa vie.
Elle écrit au printemps 1897, quelques mois avant sa mort : « tout en n’ayant pas la jouissance de la Foi, je tâche au moins d’en faire les œuvres. Je crois avoir fait plus d’actes de foi depuis un an que pendant toute ma vie. »3 N’est-ce pas cela, espérer contre toute espérance ? (Rm 4, 18).
Ainsi, elle a vécu pleinement cet « agir sérieux et droit de l’homme [qui] est espérance en acte » dont parle Benoit XVI, en précisant que « Seule la grande espérance-certitude que, malgré tous les échecs, ma vie personnelle et l’histoire dans son ensemble sont gardées dans le pouvoir indestructible de l’Amour et qui, grâce à lui, ont pour lui un sens et une importance, seule une telle espérance peut dans ce cas donner encore le courage d’agir et de poursuivre. »4
Ce qui a guidé le chemin de Thérèse, c’est de garder confiance.
« C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour… »5
1 Lettre de Thérèse à sa sœur Céline, le 18 Juillet 1893 (LT 143)
2 Cf. Eloge d’une guerrière, Jean de Saint-Cheron, Grasset, 2023
3 Manuscrit C
4 Lettre encyclique Spe Salvi n° 35, Benoit XVI, 2007
5 Lettre de Thérèse à sœur Marie du Sacré-Cœur, le 17 septembre 1896 (LT 197)
> Comprendre et expérimenter l’étape 3 du Chemin du Cœur.