Histoire d’une rencontre

La mission de l’association Coup de Pouce Université¹ est d’aider les étudiants étrangers au long de leur parcours universitaire tout en leur offrant un espace d’activités culturelles, d’échanges et de dialogue. Les valeurs qui fédèrent bénévoles et étudiants sont la solidarité et le désir de découvrir l’autre pour se développer mutuellement. Caroline en témoigne.

Je vais vous raconter l’histoire de deux personnes qui n’auraient jamais dû se rencontrer…
Ana, 25 ans, de nationalité congolaise, est maman de deux petits enfants. Elle décide de quitter son village, son pays, car elle est maltraitée par son mari et les quelques membres restants de sa famille. Elle voit peu d’avenir dans ce pays en guerre, ni pour elle, ni pour ses enfants. Munie de son courage et de ses quelques économies, elle réussit à rejoindre la France, Lyon plus précisément.
Jean, français, aime rencontrer des personnes, échanger avec des jeunes. A la retraite, il est sensible à ce qui se passe autour de lui et souhaite se rendre utile comme bénévole dans une association.

S’enseigner les uns les autres en groupe de conversation

Un jour, grâce au bouche à oreille lyonnais, chacun de son côté franchit la porte de l’association Coup de Pouce Université. Depuis 2007, cette association accompagne des étudiants internationaux dans la réussite de leurs études supérieures. Elle propose entre autres une formation intensive en français pour de jeunes demandeurs d’asile de niveau universitaire.

Là, Anna et Jean se retrouvent deux heures chaque semaine, avec trois autres étudiants étrangers, dans un groupe de conversation française. Les langues se délient doucement, une confiance réciproque s’installe. Une ambiance conviviale se crée peu à peu par la volonté de découvrir une langue, une culture, mais aussi d’échanger sur celle des uns des autres. D’une certaine façon, ils s’enseignent les uns les autres : les plus jeunes bénéficient de l’expérience de Jean, et Jean s’enrichit des aspirations, des questionnements d’Anna et de ses camarades. Et chacun de découvrir un nouveau monde, une nouvelle façon de vivre, d’être au monde. Ils peuvent parler de la difficulté d’être loin de leur pays, de la difficulté à comprendre le jargon des étudiants français, de leur avenir, … Une amitié est en train de naître…

Au-delà de l’apprentissage de la langue

Comme le groupe est très curieux de l’histoire de Lyon, Jean leur propose une visite de la ville pour les sensibiliser aux racines de Lyon. En visitant la cathédrale, de beaux échanges naissent sur la religion, la foi de chacun. Et se poursuivent encore autour d’un café au chaud.

Une autre fois, Jean est tout heureux de les inviter un week-end à la montagne en hiver pour partager avec eux les joies de la neige : « Que les flocons sont doux ! », « Ouh, c’est froid ! », « Comme c’est beau, ces montagnes ! », … Et Anna est toute heureuse de leur annoncer qu’elle vient d’obtenir le statut de réfugié et va pouvoir ainsi se lancer dans les études d’infirmière dont elle rêve depuis toute petite.

Des années après, les liens persistent : « Je vous invite pour ma thèse ! », « Je suis embauchée ! », …
Ainsi éclot un petit monde de paix, de dignité, de solidarité, où chacun quel qu’il soit se découvre et s’enrichit.

Caroline, pour le Réseau Mondial de Prière du Pape France

(1) Pour en savoir plus sur « Coup de pouce Université Lyon », c’est ICI.