Des conceptions bien diverses de l’engagement politique
août 2024
Prions pour que les dirigeants politiques soient au service de leur peuple ; qu’ils œuvrent en faveur du développement humain intégral et du bien commun, tout en se souciant de ceux qui ont perdu leur emploi et en donnant la priorité aux plus pauvres.
La politique n’a pas toujours bonne presse, en raison des compromissions ou des scandales dont nous sommes parfois les témoins effarés. Et pourtant l’Église elle-même encourage les chrétiens à s’y engager.
C’est ainsi que le bienheureux pape Paul VI affirmait que « la politique est l’une des formes les plus élevées de la charité ». De son côté, le pape François n’est pas en reste lorsqu’il s’adresse, le 20 avril 2015, aux représentants italiens de la Communauté Vie Chrétienne (CVX) :
« Vous ne pouvez pas regarder depuis le balcon ! Engagez-vous là-bas ! Faites de votre mieux. Si le Seigneur vous appelle à cette vocation, allez-y, faites de la politique. Cela vous fera souffrir, cela vous fera peut-être pécher, mais le Seigneur est avec vous. »
Encore faut-il s’entendre sur ce que l’on met derrière le mot de « politique »… domination et intérêt propre, ou service du bien commun ? Regardons quelques figures bibliques…
Achab, la domination du faible
Achab… voilà un roi sans foi ni loi, qui ne recherche que son intérêt : il a repéré une vigne qui lui permettrait d’agrandir son domaine, et demande à Nabot, le propriétaire, de lui céder. Mais ce dernier refuse car elle est l’héritage de ses pères. Sans hésiter, Jézabel, l’épouse du roi, le fait éliminer.
Quand Achab apprit que Nabot était mort, il se leva pour descendre à la vigne de Nabot de Yisréel et en prendre possession. (…) Il n’y eut vraiment personne comme Achab pour agir en fourbe, faisant ce qui déplaît à Yahvé, parce que sa femme Jézabel l’avait séduit. Il a agi d’une manière tout à fait abominable, s’attachant aux idoles. 1 Rois 21, 16. 25-26
Achab est l’exemple parfait de ce que peut produire une mauvaise conception de la politique : servir ses propres intérêts au lieu de servir ceux des autres !
Moïse, le libérateur du peuple
Moïse, de son côté, est appelé par Dieu à une mission de libération de son peuple, et il lui faudra un peu de temps et de discussion avec Lui pour y consentir. Finalement, le souci de son peuple l’emportera…
Maintenant donc, va ! Je t’envoie auprès de Pharaon, tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. Moïse dit à Dieu : « Qui suis-je pour aller trouver Pharaon et pour faire sortir d’Egypte les fils d’Israël ? Dieu lui répondit : « Je suis avec toi». Exode 3, 10-12a
Je suis avec toi… Cette parole de Yahvé à Moïse fait écho à la parole du pape François aux membres de la CVX d’Italie : « Si le Seigneur vous appelle à cette vocation, allez-y, faites de la politique (…) Le Seigneur est avec vous. »
Joseph, le service du bien commun
Joseph, fils de Jacob, qui a été vendu comme esclave par ses frères, est emmené en Égypte. Là il entre au service de Pharaon et va se comporter en homme juste pour le pays.
Le peuple, à grands cris, réclama du pain à Pharaon. Pharaon dit à tous les Égyptiens : « Allez trouver Joseph, et faites ce qu’il vous dira. » (…) Alors Joseph ouvrit toutes les réserves et vendit du blé aux Égyptiens, tandis que la famine s’aggravait encore dans le pays. Gn 41, 55-57
Joseph aurait pu détourner le pouvoir que Pharaon lui remet… Bien au contraire, il entend la souffrance du peuple, et partage les réserves, dans le souci du bien commun.
Marie Dominique Corthier, Réseau Mondial de Prière du Pape France