Par le pardon, reconstruire une relation abîmée

mars 2025

Pour éclairer l’intention de prière du Pape de ce mois de mars, nous avons réalisé une interview auprès d’un couple ayant traversé des turbulences, mais qui a décidé de poursuivre la route ensemble, grâce entre autre à l’expérience du pardon.

 

A une époque, vous avez connu des difficultés dans votre couple…
Comment accueillez-vous cette intention du Pape François ?

Elle – C’est très important de prier aujourd’hui pour les familles divisées, en particulier face au nombre de divorces. Mais cette intention me semble un peu rapide, et peut-être un peu utopique : redécouvrir la richesse de l’autre, même au cœur des différences… Cela demande tellement de temps quand on a été blessé ! Ce qui me touche c’est de savoir que l’on peut retrouver, grâce au pardon, quelque chose d’une relation qui a été abîmée, quelque chose de l’ordre de la vie, de la construction…

 

Justement, il est question dans cette intention de la guérison des blessures par le pardon…

Lui – Pour moi, c’est le sacrement du pardon reçu à cette occasion qui m’a remis dans un droit chemin…

Elle – La difficulté ce n’est pas tellement de pardonner, mais de tenir dans le pardon, au fil des jours, des mois, des années. Le pardon est indispensable si l’on veut continuer la route ensemble. J’ai eu tout de suite le désir de pardonner, quelque part ça m’a dépassée ; mais le pardon, ce n’est pas un coup d’éponge qui effacerait tout, et la guérison c’est une tout autre affaire. Cela demande beaucoup de temps parce que la blessure, elle est là, elle s’atténue avec le temps, mais parfois, elle peut réapparaître, comme une « mauvaise » piqûre de rappel. Et la grande question, c’est celle de la confiance : comment la retrouver et la restaurer ?

 

Qu’est-ce qui vous a aidés à tenir et à retrouver cette confiance ?

Eux deux – Il y a eu deux éléments très importants. D’abord l’accompagnement d’un prêtre ami, qui a été très présent et nous a permis de dire ce que nous n’aurions sans doute pas pu exprimer entre nous, sans sa présence bienveillante. Il nous disait toujours : « Regardez devant vous, la vie est devant, jamais derrière ! »

Et puis la force du sacrement de mariage. Pour nous deux, ce sacrement avait de la valeur, et nous avions le désir d’y être fidèles. Nous avions tous les deux une haute idée du couple et du mariage. Sur le moment, quand on se marie, on ne se rend pas forcément compte de ce que représente cet engagement, mais quand vient la tempête, on réalise qu’il y a quelque chose de fort, Quelqu’un sur qui s’appuyer : le Christ.

 

Quand vous relisez cette période difficile, qu’est-ce que cela vous donne à penser ?

Eux deux – C’est maintenant de l’histoire ancienne, mais ça valait le coup de pardonner et de croire en l’avenir, pour nous d’abord bien sûr, pour les enfants, et même pour la famille élargie, qui compte beaucoup à nos yeux. Le pardon, c’est tout un travail, ça travaille au-dedans, mais ça travaille aussi au-dehors. Et comme il est question de « familles divisées » dans l’intention, le pardon est valable aussi dans ce cadre de la grande famille (frères, sœurs…).

 

Avez-vous pu partager votre expérience à des couples en difficulté ?

Eux deux – Oui, au moins auprès de deux couples. Même si cela n’a pas empêché la rupture pour eux, nous avons pu témoigner qu’un chemin de réconciliation était possible, et c’était important pour nous.

Propos recueillis par Marie Dominique Corthier, Réseau Mondial de Prière du Pape France

 

Partager cet article sur vos réseaux