Accompagner les parents endeuillés, et être à sa juste place
novembre 2024
Françoise accompagne les familles en deuil de sa paroisse. Souvent les personnes ont perdu leur parent. Parfois aussi, et encore plus douloureusement peut-être, des parents pleurent la perte d’un enfant. Quelle attention particulière leur porter ? Comment être à sa place d’accompagnant dans ces situations si éprouvantes ?
Le temps de rencontre avec la famille endeuillée est un temps d’écoute profonde, un temps de compassion. La préparation de la célébration des obsèques est un moment fort, pendant lequel il se passe beaucoup de choses. La célébration se doit d’être belle et de respecter au mieux les souhaits de la famille car le Seigneur passe par le beau – fleurs, lumière, musique, chants -.
Pendant et à la sortie de cette célébration, sur le parvis de l’église, je suis là pour tous. Le Seigneur et surtout Marie me donnent les mots de consolation. Seule, je n’ai pas les mots. Je les reçois. Ma présence, la douceur de mes paroles m’a-t-on souvent dit, la tendresse de mes gestes, ils ne viennent pas de moi. « Le Seigneur est tendresse et pitié » dit le Psaume.
Comment continuer à accompagner des parents qui ont perdu leur enfant ?
Comment soutenir un peu plus dans la durée ? Je viens d’accompagner des parents qui ont perdu leur fils de 34 ans qui a mis fin à ces jours. Ces parents font partie de la communauté paroissiale. J’ai invité des paroissiens, avec des paroles personnelles, pour qu’une chaîne de solidarité et d’écoute se mette en place, en leur disant que ces parents ont besoin de soutien amical de priants de la communauté : un coup de fil, un petit mot dans la boite aux lettres, une visite, une invitation. Oui, pour ces parents, nos prières sont importantes, mais elles ne suffisent pas.
Des rencontres pour ces parents en deuil
Cela m’invite aussi à organiser sur la paroisse des rencontres pour ces parents en deuil. L’an passé, j’ai invité une maman à venir au ‘café rencontres’ de la paroisse. Elle m’a confié qu’elle voulait aller passer une retraite dans une abbaye. Je lui ai conseillé le sanctuaire Notre-Dame de Monligeon, dans l’Orne.
Une rencontre sur la « Consolation » a également été organisée par la pastorale du deuil diocésain. Quels échanges profonds dans le respect de chacun dans les petits groupes de partage !
Des signes d’espérance
Il y a bien souvent cinq étapes dans un processus de deuil, plus ou moins longues, plus ou moins douloureuses – déni, colère, expression, dépression, acceptation -. J’aime échanger de façon personnelle avec les personnes en deuil. Je leur dis : pleurez, criez votre colère, écrivez, parlez, ne restez pas seuls. Un avenir pourra réapparaitre, une vie pourra se reconstruire. La confiance pourra revenir.
Garder des liens, ne pas se replier sur soi, permet d’être porté par les autres et revenir peu à peu à la vie. Des signes d’espérance apparaissent ; ces couples confient : « Notre fille n’est plus là mais elle est là différemment. C’est elle qui nous fait vivre. »
En quoi l’accompagnement des parents en deuil d’enfant vous a changée ?
Cet accompagnement des parents en deuil d’enfant m’a confortée dans ma conviction que le Seigneur fait des merveilles dans le cœur de chaque endeuillé, grâce à la prière et à la communion des saints, mais aussi dans mon cœur. Pour moi, c’est une conversion continuelle, c’est me laisser façonner par le Seigneur. J’ai reçu beaucoup de grâces car, réellement, les paroles de consolation venaient de l’Esprit Saint Consolateur, et non de moi-même. Merci Seigneur !
Françoise, pour le Réseau Mondial de Prière du Pape France